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Atelier écriture de nouvelle

Par admin carnot, publié le samedi 30 juin 2012 11:47 - Mis à jour le samedi 30 juin 2012 12:03

La mairie de Gimont et la Communauté de Communes Arrats-Gimone ont organisé la deuxième édition du concours de nouvelles Prix d’écriture des Rencontres Aéronautiques et Spatiales de Gimont.

Six élèves du collège ( Isabelle Roca, Alexandre Bougue, Diego Degeorge, Keynegan Bogdan, Emeric et Loic Troy Guichard ) ont relevé le défi.

Dans le cadre de séances hebdomadaires, encadrées par Mme Guenen et M Delemasure,  les élèves ont construit ensemble un récit sur le mythe de Dédale et Icare.

Leur investissement a été remarquable. Aussi l'établissement, en la personne de Mme De Smidt, a voulu récompenser cette mobilisation exceptionnelle par un petit présent remis lors d'une collation. 

 
 
 
Le mythe caché de Dédale et Icare


Dédale et Icare terminaient de fabriquer les ailes pour s'échapper du labyrinthe. Dédale expliqua clairement à son fils comment s'en servir et précisa qu'il ne fallait ni s'approcher du soleil, ni de l'eau. Il s'envolèrent confiants. Puis, un orage éclata. Zeus apparut et leur dit qu'ils avaient défié les dieux, donc ils devaient payer. Puis, le dieu leur lança un éclair. Tout à coup, une lumière verte apparut de nulle part, les avala, puis disparut avec les deux hommes.
Icare et son père se réveillèrent, remarquèrent qu'ils n'avaient plus d'ailes. Ils regardèrent plus précisément la salle où ils avaient atterri. Il y avait beaucoup de monde, et une lumière intense venait du plafond. Puis, des êtres squelettiques et cauchemardesques les encerclèrent ainsi que des êtres à l'apparence humaine. Nos voyageurs, terrorisés par les créatures qui les entouraient, voulurent s'enfuir mais ne purent aller très loin. En effet, des agents de sécurité surentraînés les attrapèrent et les plaquèrent au sol.
Pendant que Dédale et Icare se remettaient de leur horrible peur, les cauchemars ambulants commencèrent à bouger assez nerveusement sur place. Dédale prit son courage à deux mains, puis tenta de communiquer, mais la seule réaction qu'il y eut de la part des robots, ce fut de mettre en joue leurs armes très sophistiquées. Après quelques vaines tentatives, Dédale et Icare, résignés, fermèrent les yeux. Ils entendirent des bruits de pas précipités et lorsqu'ils levèrent la tête, ils virent les robots alignés.
Un humanoïde assez grand arriva ordonnant aux autres robots et humanoïdes de s'écarter. Le grand humanoïde eut un regard de surprise, puis ordonna à ses subordonnés de disparaître et ils s'exécutèrent immédiatement. Le grand humanoïde fixait les deux humains d'un regard émerveillé. Tout d'abord, Dédale et Icare crurent que la créature était venue pour les tuer, mais en l'observant d'un peu plus près, ils purent percevoir de la douceur dans un visage féminin plutôt métissé avec des lunettes sur le nez. Quand l'humanoïde se découvrit de sa casquette militaire, des cheveux marron bouclés descendirent le long des épaulettes d'un costume qu'elle portait avec élégance.
« - Suivez-moi, leur dit-elle.
- Vous parlez notre langue ? Demanda Dédale surpris.
- Oui, et dix autres langues en plus de celle-là. Je disais donc, veuillez me suivre s'il vous plaît ! Ordonna-t-elle.
- Où nous emmenez-vous ? demanda-t-il.
- Dans un endroit sûr, répondit-elle.
- Pourquoi nous aidez-vous ? L'interrogea Dédale.
- Car je sais qui vous êtes. S'exclama-t-elle.
Les deux hommes stupéfaits, se demandèrent comment elle les connaissait.
- Hé oui, je le sais car mon maître était un très grand lecteur, il était passionné par les écrits anciens, donc, lorsque je vous ai vus, j'ai su qui vous étiez, s’exclama-t-elle.
- Premièrement, quelle est cette histoire de livres qui parlent de nous ?Deuxièmement, qui te dit que nous ne sommes pas des imposteurs ? intervint Icare.
- Justement, j'allais y venir.  Avant de vous mettre en sûreté, je voudrais vous tester, si cela ne vous dérange pas, leur proposa-t-elle.
- Non, cela ne nous dérange en aucun point. Lui dit Dédale.
- Mais père, comment pouvez-vous accepter cette offre ? Cria Icare, surtout venant d’une personne que nous ne connaissons pas et, qui soit dit en passant, prétend nous connaître alors que nous ne l’avons jamais vue.
- Me permettez-vous de lui répondre ? demanda-t-elle à Dédale avec un air déterminé.
- Bien sûr je vous permets de répondre à mon fils, dit Dédale.
- Merci, dit-elle en se tournant vers Icare. Je vais vous raconter une histoire :
Il y a neuf cents ans, un homme découvrit le pouvoir d’une pierre qui pouvait générer de l’énergie à un pays entier rien quand étant en contact avec la terre. Cet homme était mon père. Il utilisa de microscopiques morceaux de cette pierre pour alimenter des milliers de robots qui seraient aux côtés des hommes pour subvenir à leurs besoins, mais les hommes voulaient plus, toujours plus. Alors, mon père décida de créer une nouvelle race de robots qu’il nomma les « humanoïdes ».
Ils ressemblaient à des hommes tout à fait normaux.
- Désolé de vous interrompre, mais où sommes-nous ? Interrompit Dédale.
- J'y viens. Répondit-elle.
Ces humanoïdes étaient programmés pour obéir aux hommes. Mon père vendit les plans pour gagner sa vie à de riches industriels qui les reproduisirent en masse. Mon père garda auprès de lui un humanoïde assez spécial : « une humanoïde ».  Il la créa à l'image de sa fille qui perdit la vie à l'age de 19 ans d'un cancer... moi, qu’il nomma Luna. Un très joli nom si j'ose dire, mais bon passons. Mon père mourut à cause d'un arrêt-cardiaque, mais juste avant de mourir, il me confia à son meilleur ami, Trévis, qui devint mon maître. Cet ami était le chef cet aéroport, le plus grand de Grèce. Trévis commença à m'apprendre tout ce qu'il savait sur les hommes et leurs défauts. Les hommes, n’aimant pas travailler, ordonnèrent aux humanoïdes et aux robots de travailler à leur place, ensuite de faire leurs courses à leur place et ça n’en finissait pas. Jusqu’au jour où les humanoïdes décidèrent de se révolter et la chasse à l’homme commença. Trévis nous enferma dans nos appartements pour notre sécurité. Alors, pour faire passer le temps, mon maître m'enseigna tout son savoir et je pus lire tous les livres qui se trouvaient dans sa bibliothèque et dans ses archives jusqu'à ce que plus aucun homme, à part mon maître, ne se trouve encore sur terre.  C’est comme ça que j’ai su que vous vous étiez enfuis du labyrinthe en creusant le sol...
- C’est faux ! cria Icare de toutes ses forces. Nous ne nous sommes pas enfuis en creusant le sol, mais en nous collant des ailes sur le dos.
- Voilà, vous avez réussi le test ! S’exprima Luna.
- Quoi ! L’histoire était juste un test ? dit Icare, surpris.
- Non, l’histoire était vraie, je n’ai fait que modifier sur votre situation et attendre que tu me répondes.
- Et ton maître où se trouve-t-il en ce moment?
- Il est mort, dit Luna.
- Comment est-il mort ?
- De vieillesse, dit-elle avec tristesse. J'ai juste une question à vous poser, demanda -t-elle, comment êtes-vous arrivés dans cette époque ? »
Et Dédale se mit à lui raconter tout ce qui s'était passé avant leur rencontre. Étonnée, Luna se mit à réfléchir et se rappela avoir déjà entendu parler d'une faille spatio-temporelle. C'est alors qu'elle décida de les conduire aux Archives privées de son défunt maître. Mais Icare, méfiant, resta distant et essaya de prévenir son père discrètement des dangers qu'ils pourraient encourir en suivant Luna. Dédale n'étant pas d'accord avec son fils, lui assura qu'il n'y avait aucune crainte à avoir.
Peu de temps après, Luna sortit un cube et appuya sur un bouton. Ensuite, une cage magnétique se déploya autour des deux héros et se mit à léviter. Icare se mit en colère et commença à paniquer. Il fusilla son père d'un regard sombre, quand tout à coup un gros véhicule de sécurité arriva. Attirée par un puissant aimant, la cage s'engouffra à l'arrière de l'engin et Luna s'installa à l'avant. Immédiatement, le véhicule partit en direction de la prison. Mais Luna fit apparaître une tablette tactile du tableau de bord et changea l'itinéraire pour un endroit secret. Quand ils arrivèrent, Icare, toujours en train de s'affoler,  fut surpris par les mouvements de la cage qui sortait du véhicule pour arriver dans une pièce sombre. Tout-à-coup, la cage disparut pour laisser place au cube de la jeune femme. La voix douce de Luna énonça quelques règles sur l'attitude à adopter dans ce lieu, et après leur avoir demandé s'ils avaient compris les règles, un claquement de mains retentit et la lumière fut. Dédale, fasciné, regarda autour de lui. Dans cette pièce, il n'y avait que trois piliers. C'étaient des ascenseurs, et Luna expliqua à ses invités leur fonctionnement et leurs destinations. Ils en prirent un qui les mena au centre d'une grande salle composée d'une immense étagère qui longeait un mur en hémicycle. A la droite de cette étagère, il y avait un écran géant tactile, un bureau qui remplissait le vide de la pièce et juste à côté, une salle de repos qui contenait une machine servant à recharger Luna et l'ancien lit de Trévis.
Icare, qui se baladait dans la pièce, fut soudain attiré par la partie spécialisée dans les mythes et plus particulièrement par un livre différent des autres. Luna ne voulant pas qu'Icare découvre son destin, l'entraîna vers une autre pièce.
« - Suivez-moi, il nous reste très peu de temps, dit-elle avec insistance. »
Elle les emmena au pied de l'étagère, dans la partie qui parle des phénomènes naturels astronomiques, et pointa du doigt le journal de bord du créateur de Luna. Elle commença à le feuilleter et s'arrêta sur une page qui concernait la faille temporelle et qui expliquait la façon de l'exploiter. Sur cette page, il était inscrit que le créateur de Luna avait déjà essayé de voyager dans le passé afin de pouvoir sauver sa fille du cancer, mais échoua à cause du manque de moyens technologiques. Un peu plus loin dans le journal, Luna aperçut une page sur laquelle était dessiné le plan de l'entrepôt où était dissimulée la fameuse machine.
Puis, ils se dirigèrent vers un des autres piliers-ascenseurs et Luna l'activa en direction de l'entrepôt. Un instant plus tard, ils arrivèrent dans l'entrepôt et Luna les conduisit vers ce qui semblait être un mur métallique. Rapidement, la jeune femme énonça  un ordre vocal et la porte s'ouvrit. À ce moment là, ils découvrirent le fameux vaisseau. Ce  véhicule triangulaire, avec deux grandes roues à l'arrière et une plus petite à l'avant,  était composé de fibres de carbone blindé pour la carrosserie, de portes élytres blindées, de vitres en plexiglas blindé. En s'approchant, ils remarquèrent à l'intérieur un très vieux tableau de bord. Impressionnés par cette machine et ayant comprit sa fonction, ils eurent l'espoir de pouvoir rentrer chez eux.
Luna leur offrit l'hospitalité pendant quelques semaines le temps d'effectuer les recherches.
Un soir où la lune brillait de mille éclats, Luna sortit un cube de sa poche, appuya sur un bouton, le déposa au sol et des ordinateurs en sortirent. Ils les installèrent dans le véhicule. Plus tard encore, ils constatèrent une défaillance dans l'alimentation du moteur à plasma. Ils compensèrent ce problème avec un fragment de la pierre d'énergie possédé par Luna.
Pendant ce temps, les autorités avaient remarqué que les feuilles des arbres disparaissaient mystérieusement et avaient surpris Luna en train de cueillir ces feuilles sacrées. Ils suivirent Luna jusqu'à ses appartements et comprirent que ces feuilles servaient à nourrir les deux humains qui avaient fait irruption dans la salle d'embarquement quelques semaines plus tôt. Les autorités surprirent le petit groupe dans les derniers préparatifs et les encerclèrent. Soudain, Luna se plaça au centre du cercle puis ordonna aux deux Grecs de partir avec la machine. Elle concentra toute l'énergie de sa pierre corporelle en un seul point et la relâcha brusquement, ce qui provoqua une gigantesque explosion qui, dans un éblouissement, détruisit une partie des robots.
De leur côté, Dédale et Icare quittèrent l'aéroport à bord de leur vaisseau en direction de la forêt, poursuivis par le reste des humanoïdes. Icare pris son courage à deux mains et abandonna son père pour repousser les humanoïdes. Dédale s'enfonça dans la forêt et mit le cap vers l'endroit où devait s'ouvrir la faille temporelle. Il en profita pour finir de modifier les quelques réglages afin de rentrer chez eux. Icare voyant son père partir en direction de la faille, s'élança dans une course, tentant d'échapper à ses poursuivants. Il se précipita dans la forêt à moitié robotisée. Des arbres, il savait à quoi ça ressemblait, mais ceux-là n'étaient pas des arbres habituels. Ils formaient un mélange entre la robotisation et le naturel. Tout ce qui était normal, c'était la forme : un tronc, des branches, et des feuilles. Mais la robotisation était principale : un tronc certes, mais fait de bois avec quelques pièces hétéroclites; des branches qui, elles, ressemblaient à de longs câbles de connexion reliés entre chaque arbre, quant aux feuilles, elles n'avaient rien de spécial en apparence.
En courant, Icare aperçut un arbre gigantesque fait tout comme ces semblables d'un mélange entre l'Art technologique et l'Art naturel, brillant de mille éclats d'énergie électrique. D'un coup, la forêt toute entière s'illumina d'énergie, puis plus rien, c'était un spectacle éblouissant.
Icare reprit sa course à en perdre haleine, pour faire gagner encore plus de temps à son père. Mais la brèche qui avait été calculée par Dédale une dizaine de jours avant, s'ouvrit plus tôt que prévu. Pourtant, il avait étudié l'alignement des étoiles et de la lune et dans les archives, il avait fait une découverte étonnante. Lorsque la lune s'aligne avec deux étoiles bien précises, la Nébuleuse d'Andromède et l'étoile d'Améthyste l'une d'un blanc cristallin, l'autre, d'un rouge vermeil, elles forment ensemble une sorte de code permettant l'ouverture de failles spatio-temporelles. Cet alignement n'avait lieu que toutes les trois cent lunes.
Malheureusement, Dédale avait fait une erreur et Icare, pris au dépourvu, fonça vers la machine. La machine commençait à s'engouffrer à l'intérieur de la faille, quand Icare s'accrocha à une aspérité. Ils échappèrent ainsi aux robots. Seulement, sous l'accélération bien trop puissante, sans compter les secousses, Icare lâcha prise et disparut à tout jamais dans la faille. La brèche se referma sur le vide, laissant les humanoïdes impuissants.
La machine surgit de la brèche pour s'enfoncer dans la mer Egée. Dédale sortit du véhicule et remonta à la surface pensant retrouver son fils. Icare n'émergeant pas, son père crut qu'il avait disparu dans la mer. Son désarroi était immense, il ne s'imaginait pas vivre sans lui, sans son seul et unique fils. Dédale décida de vivre en mémoire de son fils jusqu'à sa mort dix années plus tard.